Histoire

Un Moyen Age brillant

Un premier château entouré d’un village.

duc_lorraineLe berceau de notre commune se trouve à Hombourg-Bas. Ce village se développa autour d’un premier château qui était aux mains du dernier comte de Hombourg, Hugo de Lunéville-Metz, mort sans héritier mâle en 1152.

Le duc de Lorraine et l’évêque de Metz Etienne de Bar se disputèrent âprement la place. L’évêque l’emporta et le château devint le siège d’une seigneurie épiscopale ou avouerie, qui restera la propriété des prélats messins jusqu’au XVIe siècle. 

Le nouveau château et une ville-forte

Obsolète, le vieux château fut vendu en 1270 à Jacques de Varsberg. Un nouvel évêque, Jacques de Lorraine, jeta son dévolu sur la longue colline voisine pour y construire, sans doute à partir de 1245, un nouveau et formidable château qui étonna les contemporains qui le nommèrent "la guérite du monde" ou "le miroir de beauté".

Ce château devint à son tour le siège et le chef-lieu de l’avouerie de Hombourg-St-Avold. Les officiers des évêques et quelquefois les prélats eux-mêmes y résidaient. Devant son château, Jacques de Lorraine fit ériger une ville forte, l’actuel Vieux-Hombourg, ceinte d’un rempart de 650 m. de long. L’ensemble était destiné au refuge de toute la région et affirmait de manière hautaine le pouvoir de l’évêché sur cette partie de ses territoires, sentinelle menaçante pour les seigneurs voisins et notamment les ducs de Lorraine qui manifestaient leur politique expansionniste à partir du bailliage d’Allemagne - de vastes territoires en Sarre actuelle -. Hombourg-Bas fut annexé à la nouvelle ville, les deux entités ne formant dès lors qu’une seule communauté.
Depuis cette époque et jusqu’à nos jours, Hombourg-Bas est appelé "le village". Jacques accorda libertés et franchises à sa nouvelle ville et y installa en 1254 un chapitre composé de 13 chanoines qui durera jusqu’en 1743. Les chanoines firent construire leur nouvelle église collégiale à partir de 1300 environ. Les travaux s’étalèrent sur près d’un siècle.

En 1279, ils établirent aussi un hôpital pour les pauvres, à Hombourg-Bas. Souvent disputé au cours des XIII et XIVe siècles, Hombourg fut à l’abri des menées guerrières durant les XV et XVIe siècles. La ville fut engagée et vendue à plusieurs reprises lors de complexes tractations.

Ce Moyen Age prospère et paisible a légué ses plus beaux fleurons à la ville comme la superbe église collégiale ou encore la Vieille porte, jadis entrée principale de la forteresse. Erigée entre 1250 et 1270, la chapelle Ste-Catherine est l’ancienne chapelle domestique érigée par Simon de Hombourg d’un lignage de chevaliers qui occupaient un écart fortifié du château appelé Ritterburg.

Les temps modernes et le déclin de Hombourg

Une ville lorraine

En 1572, la seigneurie de Hombourg fut vendue à Henri, duc de Guise, mais en 1581 elle entra dans le giron du duché de Lorraine sous Charles III et constitua le bailliage de Hombourg-St-Avold dont les gouverneurs résidaient au château. Elle fut cédée aux princes de Phalsbourg, Louis de Guise et Henriette de Lorraine en 1621. Malgré les occupations françaises du XVIIe siècle, elle demeura dans le domaine ducal jusqu’en 1766, pour être définitivement rattachée au royaume de France.

La tragique guerre de Trente ans

Prise à partir de 1633 dans le maelström de cette véritable guerre européenne, la ville de Hombourg, comme toute la seigneurie, subit les privations et les épidémies autant que les exactions des soudards venus de tout le continent et en paya le prix fort.
L’occupation française très lourde porta un coup définitif à la ville dont Richelieu fit démanteler le château en 1634.

Le déclin

Hombourg perdit 70% de sa population et Hombourg-Bas fut anéanti et resta désert pendant une trentaine d’années à l’instar du village voisin de Hellering. Les prérogatives administratives et militaires glissèrent définitivement vers la ville de St-Avold. Trop inadapté à la modernité, le pauvre rempart médiéval de la ville s’écroula pan après pan et Hombourg ne fut plus qu’un simple et gros bourg rural qui s’entêtait à conserver son statut de ville tandis que ses prérogatives administratives et militaires glissaient définitivement vers la ville de St-Avold.

La porte principale de la ville en 1867, par Migette
Le réveil par le dynamisme industriel

La métallurgie

En 1758, Charles de Wendel installa une forge sur la Rosselle, point de départ de la vocation industrielle de notre ville. La famille d’Hausen prit la relève sous le premier empire. Les maîtres de forge sarrois Gouvy en rachetant l’usine en 1850 transformèrent leur établissement en une aciérie compétitive qui donna de l’emploi à des générations de Hombourgeois. La firme Gouvy développa aussi une véritable culture associative à travers la musique, le sport, les mouvements de jeunesse et les loisirs en général. La famille Münch pérennisa l’action des Gouvy en achetant leur usine en 1935, offrant du travail à près de 250 personnes. Deux beaux bâtiments, le château d’Hausen et la ville Gouvy témoignent du dynamisme des XVIII et XIXe siècles.

Après la suppression du chapitre en 1743, le duc Stanislas permit à des franciscains-récollets d’origine allemande de s’installer à Hombourg. Ils y construisirent un couvent en 1769 et administrèrent avec entrain la paroisse avant d’être expulsés en 1792. Leur couvent qui fit longtemps office de presbytère reste un bel élément du patrimoine communal. En 1811, le « grand Hombourg » prit définitivement forme par l’annexion de Hellering et par la réintégration de Hombourg-Bas, qui avait été érigé en commune indépendante en 1792.

Le charbon

Dès le début du XXe siècle notre ville fut associée à l’essor fulgurant que prenait l’exploitation de la houille. Après la deuxième guerre mondiale des cités minières surgirent du ban communal : cités de la Chapelle, de la Riviera et des Chênes. La ville qui recensait 1507 âmes en 1801, enregistra une explosion démographique qui la porta au point culminant de 10571 habitants en 1968.

Crédits textes :Vincent Vion

Crédits photos : L.Baroth, A.Schmitt, L.Vion, V.Vion

Les anciens quartiers

Constituée de plusieurs quartiers bien distincts, il est difficile pour qui n’en est pas, de pénétrer les arcanes complexes de la nébuleuse hombourgeoise. La topographie même souligne et accentue la situation d’ensembles parfois relégués aux limites du ban et presque tous séparés du centre-ville par les vallées qu’empruntent le chemin de fer ou la R.N 3 au trafic particulièrement dense.

Une ville au passé prestigieux

Collegiale_st_etienneLe centre-ville appelé aussi le Vieux-Hombourg témoigne encore de sa superbe par sa position dominante et par son patrimoine flatteur. Un immense château, maintenant disparu, et une ville-forte furent fondés par l’évêque de Metz Jacques de Lorraine à partir de 1240.

La nouvelle ville, allongée sur la longue échine d’une colline jusqu’alors déserte, fut érigée en chef-lieu de l’avouerie de Hombourg / St-Avold, rôle qu’elle assuma jusqu’à la fin de XVIIème siècle. Ce site de caractère est voué à la visite de plaisance et à l’agrément.

Ses monuments témoignent des gloires d’antan : Collégiale St-Etienne, chapelle Ste-Catherine ou couvent des Recollets.

Hombourg-Bas, aux origines de la commune

Paradoxalement le Vieux-Hombourg n’est pas la partie la plus ancienne de la commune.
C’est le quartier de Hombourg-Bas situé le long de la route au bas de la colline du Vieux-Hombourg qui est le berceau de la commune. En effet, c’est dans cette vallée de grand passage que fut construit un premier château au XII° siècle autour duquel se développa le village originel de Hombourg.

Mais lorsque la nouvelle ville fut érigée au XIII° siècle, ce village fut annexé à ce nouveau chef-lieu. 

hombourg_basDès lors les deux entités ne formèrent plus qu’une seule communauté qui perdura jusqu’en 1792 quand Hombourg-Bas exigea son indépendance qui fut de courte durée car en 1811 la scission fut annulée par décret impérial. C’est contre son gré que Hombourg-Bas retrouva son ancien statut. Une ultime tentative pour son indépendance avorta en 1934. L’intention de s’affranchir de la tutelle trop pesante de la ville souligne les rapports difficiles et tendus qui empoisonnèrent des siècles de vie communautaire.

Les anciens continuent de nos jours encore à appeler Hombourg-Bas "es Dorf",  le village, pour le distinguer de l’ancienne ville.

Hellering, le dernier venu des anciens quartiers

Toujours en 1811, mais à sa demande expresse, le village voisin de Hellering - il se trouve à moins de 500 m à vol d’oiseau de la Collégiale - fut annexé à Hombourg. Depuis 1611, il formait avec son château une seigneurie à part entière.

Contrairement à Hombourg-Bas, Hellering ne mit jamais sa nouvelle appartenance en jeu malgré ses jérémiades d’enfant puîné qui, souvent à juste titre, estimait être un peu défavorisé...

Une histoire tourmentée

Nous ne pouvons ici retracer l’histoire complexe de Hombourg, sinon insister sur l’évènement majeur de ce passé, lorsque la commune toucha les abysses de la misère et de la détresse.

Car l'effroyable guerre de Trente ans, suivie par une sévère occupation française, frappa durement nos trois quartiers anciens. Hombourg-Bas et Hellering furent entièrement détruits et restèrent inhabités pendant près de trente ans. La ville fut un peu plus chanceuse mais perdit cependant 70% de sa population.

L’ère industrielle

Après une lente reconstruction, Hombourg entama sa renaissance à partir de 1758 quand, en prémices à sa future vocation industrielle, Charles de Wendel installa une forge sur la Rosselle.

Les maîtres de forge qui relayèrent cette première usine, les d’Hausen, Gouvy et autres Münch assurèrent le plein-emploi à des générations de Hombourgeois. Cependant, à l’aube du XX° siècle les ouvriers de Hombourg-Bas se tournèrent déjà vers les puits de mine de Freyming.

Les nouveaux quartiers

Lié à l’essor de la mono-industrie de la houille, Hombourg se développa à l’américaine par l’implantation de cités minières qui surgirent de son sol comme autant de champignons.

La cité de la Chapelle

La relance des mines après la seconde guerre mondiale provoqua l’embauche de centaines d’ouvriers auxquels il fallut, et dans l’urgence, procurer un logis, en l'occurrence des baraquements. C’est ainsi que naquit cette cité, la première implantée sur le ban communal. Elle offre la curieuse particularité de s’étendre sur le ban voisin de Freyming-Merlebach sans qu’aucune limite tranchante et linéaire ne soit perceptible entre les deux communes.
En 1955, l’ensemble de la cité comprenait 706 logements.

La cité Riviera

Cette cité non ouvrière et réservée aux cadres et employés des Houillères fut construite en 1949 à la limite du ban de Freyming et compta 55 logements en 1955. Composée de pavillons en forme de chalet avec jardin, cet ensemble est considéré comme la cité distinguée et chic de la commune.

La cité des Chênes

cite_chenesEgalement édifiée en 1949, c’est l’ensemble le plus étendu de la commune et le plus peuplé. Les premières constructions furent également des maisons du type chalet puis, lors de deux autres phases, on érigea d’abord des barres d’immeubles puis des maisonnettes du type MIG (Maisons Individuelles Groupées).
En 1955, la cité comptait déjà 279 logements.

Population et mentalités

Hombourg, une terre d’accueil ?

Malgré sa situation dans l’aire germanique et en raison de sa position administrative, militaire et religieuse, Hombourg accueillit aux XVI et XVII° siècles déjà, des nouveaux venus au parler roman, des soldats ou des proches des chanoines francophones. Peu nombreux, ils furent intégrés dès la première génération et devinrent parfois des bourgeois influents et considérés.

Des arrivées sporadiques

On présente souvent la période qui suivit la guerre de Trente ans comme une époque de grande migration vers cette Lorraine à relever de la ruine. On parle de nombreux Suisses, Tyroliens et autres Allemands du sud. En fait, 6 ou 7 familles seulement s’établirent à Hombourg et y firent souche. La même langue et la religion catholique, seule tolérée en Lorraine à ce moment, facilitèrent sans doute leur assimilation.

Trop souvent on oublie l’importante communauté juive qui se fixa à Hellering vers 1720 au point qu’une bonne partie de ce village était israélite, avec une école particulière et une synagogue. Le cimetière de cette communauté qui décrût au XIX° siècle en reste l’ultime témoin.

L’ère industrielle, qui balbutiait sous de Wendel, apporta aussi un sang neuf à la communauté à travers l’implantation de quelques nouvelles familles.

Quant aux Gouvy, à partir de 1850, ils drainèrent un flux d’employés et d’ouvriers depuis la Sarre vers leur nouvel établissement hombourgeois. Leur intégration au sein de la communauté fut délicate et conflictuelle. La religion protestante des Allemands en aurait été la cause. En réalité, ce sont les postes privilégiés de l’usine - dont les Hombourgeois furent écartés - qui échurent aux Sarrois et qui furent à l’origine de ces frictions.

Les grands flux migratoires

Enfin, les Hombourgeois furent confrontés aux grands mouvements d’immigration que connut le bassin houiller depuis la fin de la première guerre mondiale. Les Polonais, les Slovènes, puis les Italiens, enfin les Algériens qui venaient d’arriver...

Ces ouvriers ou leur descendance vinrent habiter les cités sises sur le ban à partir de 1946. Cette arrivée massive se traduisit par la difficile acceptation des nouveaux venus, observés par les autochtones à travers le prisme de la méfiance, de la condescendance.

Mais le temps a fait son œuvre et une fois encore l’assimilation a été consommée. L’esprit d’ouverture se développa davantage encore à travers la construction de plusieurs lotissements dont les propriétaires sont souvent issus du “melting pot” de l’immigration et de la vieille souche.

Il n’en reste pas moins que les quartiers du centre sont très peu fréquentés par les habitants des cités de la Chapelle et de la Riviera en particulier, et seulement pour des démarches administratives. Très éloignés du centre et situés plus près des activités commerciales de Freyming-Merlebach - dont Hombourg est dépourvu-, ce penchant est on ne peut plus logique.

Évolution chiffrée de la population hombourgeoise

  1. 1620 : 450 âmes
  2. 1708 : 149
  3. 1801 : 1507
  4. 1851 : 2140
  5. 1900 : 1976
  6. 1936 : 2136
  7. 1946 : 2436
  8. 1954 : 4647
  9. 1962 : 10111
  10. 1968 : 10571
  11. 1990 : 9614 âmes

Personnages célèbres

Simon Batz dit Simon von Homburg

Simon Batz dit Simon Von Homburg (vers 1420-1464) : formé à l’école capitulaire de sa ville natale, il entreprit un cursus scolaire exemplaire en intégrant la prestigieuse université de droit d’Erfurt.Communément appelé "Meister Simon von Homburg", le professeur renommé obtint son doctorat dans les deux droits, civil et canon et fut recteur de son université.

En 1458, alors deuxième ville d’Allemagne et reine de la Hanse, Lübeck prit le grand juriste à son service au poste de Syndicus ou conseiller juridique et diplomatique. Dès lors, pour défendre les intérêts de son nouvel employeur, il voyagea à travers l’Empire, négociant avec les plus grands, le pape Pie II et l’empereur Frédéric III de Habsbourg.

Il mourut, trop jeune, en 1464, emporté par la peste à Lübeck et fut inhumé dans l’église Ste-Marie de cette ville. La stèle de son tombeau portait l’inscription en latin suivante : L’an de grâce1464, le vendredi suivant St-Pierre-aux-liens mourut l’éminent docteur en arts et dans les deux droits, Simon Batz de Hombourg, syndic de Lübeck.

Ce lettré supérieur du monde universitaire médiéval, classé parmi les pré-humanistes, laissa une extraordinaire et inestimable collection de recueils épistolaires appelés Briefbücher à la bibliothèque de Lübeck où elle se trouve toujours. Toutes les matières enseignées par la scholastique, théologie, droit, histoire, mathématiques,musique, y sont représentées mais également les grands auteurs latins.

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Louis Théodore Gouvy

Louis Théodore Gouvy (1819-1898) : né en Sarre, ce musicien passa une partie importante de sa vie dans la maison de son frère à Hombourg. Connu, reconnu et honoré de son vivant autant en France (Membre de l’Institut) qu’en Allemagne (Membre de l’Académie Royale des Arts de Berlin), il tomba dans l’oubli après sa mort.

Redécouvert récemment, grâce surtout à l’action menée sur place à Hombourg, et à de remarquables enregistrements discographiques, il retrouve petit à petit la place qui fut la sienne. Romantique classique, sa conception de la musique est proche de celle de Schumann, Mendelssohn et Brahms.

 

nadonJean-Claude Nadon

Jean-Claude Nadon (1,80m pour 73 kg) est un ancien footballeur français né le 21 novembre 1964 à Saint-Avold (Moselle).

Il a été gardien à Guingamp, Lille, Lens, Lyon...et Hombourg-Haut !

Clubs : SSEP (Hombourg-Haut), SO Merlebach, INF Vichy,EA Guingamp, Lille OSC,RC Lens, Olympique Lyonnais.

Palmares : International amateurs, Espoirs et A', 246 matches en Division 1, premier match en1ère division le 22 juillet 1989 (LOSC - SM Caen).

Entraîneur :  à Saint-Brieuc (CFA2 de 1999 à 2000), EA Guingamp (gardiens) de 2000à 20003, de la sélection nationale Tunisienne en 2003 (adjoint de Roger Lemerre), au Fc Metz (entraîneur des gardiens et responsable du centre de formation de 2003 à 2007 puis entraîneur des gardiens de 2007 à 2009)